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Quatrième de couverture« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle. » Une petite fable cynique jonglant à souhait avec le bien et le mal. |
L’histoire
Nous voilà plongés dans la dernière-née des émissions télévisées.
Son nom : « Concentration ».
Son principe : on enlève des gens qu’on transforme en prisonniers, on recrute des kapos dont l’unique mission est de violenter les prisonniers, on recrée les conditions de détention des camps de concentration (manque de nourriture, perte d’identité et exécutions quotidiennes, pour n’en citer que trois), on filme et on en fait une émission de télévision à l’audimat hors du commun. Vient le moment où, pour atteindre l’audimat absolu, les téléspectateurs sont invités à désigner eux-mêmes à grand coup de sms les exécutés de la semaine. Alors qu’un tollé médiatique s’annonce, personne ne s’abstient de voter …
Mon avis
A priori, il n’y a pas de demi mesure avec Amélie Nothomb et une chose est certaine, Acide sulfurique n’échappe pas à la règle. Je comprends que l’on puisse détester ce roman et s’indigner devant cette fiction qui nous décrit un futur infâme où la cruauté, la barbarie et l’horreur seraient devenus un spectacle télévisuel moderne. J’admets qu’en ces temps modernes marqués par la Shoah il est osé de placer une fiction au cœur d’un camps de concentration. Ce roman est donc à nouveau marqué par une insolence de l’auteur qui ne laisse pas indifférent.
Cependant, j’ai trouvé un intérêt à lire cette fiction qui nous ramène à notre réalité même si elle dérange (mais ne serait-ce pas, parfois, un des intérêts de la fiction : comprendre ce qui nous dépasse… ?).
Les thèmes abordés dans ce roman sont divers: la télé réalité évidemment et le voyeurisme qui l’accompagne, la (bonne) conscience , la morale, la bêtise, l’affrontement entre le bien et le mal mais aussi l’hypocrisie, celle des pouvoirs publics comme celle du citoyen lambda. J’ai trouvé que ces thèmes avaient été abordés avec autant de subtilité que le sujet était affreux.J’ai assisté avec effroi à l’engouement médiatique devant cette cruauté filmée en me demandant jusqu’où pourrait-on se laisser entraîner dans l’épouvante télévisée.
«Au fond, la Création accomplie, quelle était la tâche de Dieu? Sans doute celle d’un écrivain quand son livre est édité: aimer publiquement son texte, recevoir pour lui les compliments, les quolibets, l’indifférence. Affronter certains lecteurs qui dénoncent les défauts de l’œuvre alors que, même s’ils avaient raison, on serait impuissant à la changer. L’aimer jusqu’au bout.» Ce passage du roman est sans doute un message d’Amélie Nothomb pour nous assurer qu’elle assume jusqu’au bout Acide sulfurique ! Allez, moi aussi j’assume : j’ai aimé ce roman.
dis moi pas qu’c’est pas vrai que tu l’as déjà fini!
tu lis la nuit quand je dors ou quoi!?
Laurent: moi, lire la nuit? Ca fait longtemps que je ne fais plus ça…! Mais tu sais, des fois, quand on est plongé dans le livre, on est OBLIGE de finir, il faut qu’on sache, à tout prix! Alors oui, je l’ai fini…
Ouffff… je ne sais pas si je réussirais à passer au travers. Juste le film « l’expérience », qui n’aborde pas en plus la téléréalité m’avait vraiment secouée!!! Je le mets dans les « peut-être un jour »!!!
Karine: j’avais envie de découvrir une bonne partie de l’oeuvre d’Amélie Nothomb et j’ai acheté celui là sans même lire la quatrième de couverture… c’est vrai que ça fait froid dans le dos.